Alphonse Daudet et le Gard
Alphonse Daudet est né à Nîmes en 1840 et parcourt le Gard au gré de sa vie et de ses romans.
Si l'écrivain trouve dans le département une source d'inspiration unique, saurez-vous vous rappeler dans quel roman il se réfère à Alès, ou à Montfrin... ? Voici un petit aperçu.
M. Seguin n’avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s’en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. C’était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.
Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était consterné. Il disait :
-C’est fini ; les chèvres s’ennuient chez moi, je n’en garderai pas une.
Cependant il ne se découragea pas, et, après avoir perdu six chèvres de la même manière, il en acheta une septième ; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu’elle s’habituât mieux à demeurer chez lui.
Entre Concoules, « village ancestral de Daudet » et sa référence pour La chèvre de Monsieur Seguin – le Mas de la bise lui inspire le décor du livre, Fons, où il est en nourrice dans la famille Garimond, Alès – la ville « noire » où se passe Le petit chose et où il est pion au collège en 1857, Sernhac et Pont-du-Gard (Audiberte, premier roman de l’auteur, publié en 1859 sous forme de feuilleton), Montfrin où se trouve la maison et la tombe de son cousin Henry Reynaud, à Pont-Saint-Esprit, patrie de François Bravay dans Le Nabab, qui lui inspira le personnage de Tartarin de Tarascon, la vie d’Alphonse Daudet se lit en visitant le département.
« Ma première visite à Tartarin de Tarascon est restée dans ma vie comme une date inoubliable ; il y a douze ou quinze ans de cela, mais je m’en souviens mieux que d’hier… Jolie petite villa tarasconnaise avec jardin devant, balcon derrière, des murs très blancs, des persiennes vertes… Du dehors, la maison n’avait l’air de rien...
« Roumestan ne se souvenait pas de paysage comparable à celui-là, non pas même dans sa chère Provence : il n’imaginait pas de bonheur plus complet que le sien »
A Nîmes, nous retrouvons Alphonse Daudet, disparu en 1891, au square de la Couronne. La statue, inaugurée en 1900, était originalement prévue pour la place d’Assas.
Le saviez-vous ? L’association Les Amis de Daudet.
Alphonse Daudet « fut l’ami et l’exécuteur testamentaire d’Edmond de Goncourt. Il engagea la création de l’Académie Goncourt, à l’origine du prix littéraire ».
Photographie Alphonse Daudet, par Paul Nadar, 1891.