Zoom sur le guide de la Provence mystérieuse
Partenaire de choix pour tout promeneur, le Guide de la Provence mystérieuse est un des tout premiers livres publiés par les éditions Tchou en 1965, fondée en 1964.
Parcourant la région entre légendes, histoire et attraits touristiques, le guide fournit un trésor d'informations qui vous en apprendra plus sur une région riche.
Comme par exemple le Drac, croisez à Beaucaire, une « création de la peur ».
Mais aussi les énigmes liées au compagnonnage, l’arrivée des santons dans la culture locale ou bien les vers de Nietzsche sur le mistral.
« Toi, chasseur de peuples, vent du mistral, Balayeur des cieux, porteur de calamités, Mugissant, combien je t’aime !
Ne sommes-nous pas deux rejetons d’une seule souche Le premier accomplissement d’une promesse Eternellement prédéterminé ? »
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EXTRAITS
Parmi les nombreuses destinations visitées, faisant quelques pas en compagnie du guide sur la route de Beaucaire justement, où « la foire occupait les magnifiques allées d’ormes et de platanes qui s’étendent sur les rives du Rhône… Tout le monde connaissait le Pré de Beaucaire où grouillaient les marchands de tous les pays… La grande spécialité du Pré était ces bagues de verre filé que les amoureux s’offraient et dont la fragilité symbolisait bien l’éphémère beauté de l’amour ».
Vient aussi Laudun et son camp de César : « Entre deux rivières, la Cèze et la Tave, s’étale un immense banc de roches dont la surface est plane, et qui domine les vallées de falaises abruptes… La richesse des vestiges archéologiques découverts depuis fort longtemps… l’a fait nommer camp de César, comme beaucoup d’oppidums de la Gaule, bien que le général romain n’y ait probablement jamais fait halte »…
Il y a aussi Saint-Gilles, « qui se trouvait voilà trente siècles, au bord de la mer. Les Phéniciens y construisirent un port qu’ils appelèrent Heraklea, en souvenir au dieu légendaire. Pline y situe le fameux combat d’Hercule contre les Ligures… Des moines vinrent chercher la solitude au cœur de ce vaste désert. Ainsi fit Saint-Gilles, après avoir quitté Arles et son compagnon saint Césaire. Il vécut des jours paisibles auprès d’une source avec, pour seule amie, une biche ». Blessée par les fils d’un chef Wisigoths, elle fut épargnée par les chiens des chasseurs… Le blason de la ville s’en inspire : D'azur à la biche couchée d'or, les pattes avant repliées, la tête contournée et blessée d'une flèche du même posée en barre. L’escalier du diable de l’église Saint-Gilles, dont « la hardiesse de la construction relève du mystère architectural », rappelle quant à lui le destin de frère Matteo de Cluny.
Villeneuve-lès-Avignon s’affiche également au travers de quelques lignes. Une inscription conservée dans l’église nous apprend que « l’anachorète Sainte Casarie vivait à Villeneuve en ermite et y mourut en 587… Les trois trésors de la ville sont également abordés : Les bornes armoriées, gravées aux armes de la Chartreuse et confiées à la protection d’un habitant, un certain de la Meynargue, demeurèrent « longtemps en place » après le départ des chartreux du monastère… c’est sous l’une de ces bornes que les chartreux avaient caché leur trésor avant de s’en aller. Frère Louis, avant de mourir, confia ces mots : Aux quatre chemins. On assure que le secret de la Meynargue s’est transmis de père en fils et que les bornes révéleront un jour ce qu’elles dissimulaient ».