Immersion souterraine à Dions

UK - Parmi les nombreuses cavités du Gard, la grotte de Dions, connue sous le nom de la champignonnière, est parfaite pour les nouveaux adeptes dans la discipline de spéléologie.

 

speleo initiation©nb UzEssentiel, Thomas Vincent

 

En compagnie de Michel, spéléologue du Comité de Spéléologie du Gard et notre professeur, le petit groupe que nous formons avec Thomas et les juniors se lance dans l’ascension d’un petit dénivelé pour atteindre l’entrée de la grotte, après avoir enfilé combinaisons et baudriers, mis nos casques équipés de lampes à diodes et serré nos jugulaires.

 

« La grotte de Baume Longue que nous explorons est également connue comme la champignonnière.

Elle se compose de deux galeries, de plusieurs cavités et d'un puits de quelques mètres de profondeur »

où l'on peut descendre en rappel et remonter grâce à des barreaux métalliques fichés dans la pierre.*

 

Une fois dans la grotte et en suivant les indications de Michel, nous voici lancés pour certains dans notre toute première exploration souterraine. Quelques juniors sont déjà au courant des quelques techniques, notamment ceux faisant de l’escalade.

On se faufile, on rampe, on glisse, pour arriver à la première étape, une petite cavité où l’on peut tenir assis pour une première épreuve : le silence total dans… une obscurité totale une fois la lumière de nos casques éteinte, et ce pendant une minute… Expérience déconseillée aux claustrophobes.

S’ensuit une virée dans une galerie longue, courbe et étroite qui fait comme une boucle, un boyau en quelque sorte. Il faut tenter de se faufiler tout le long pour revenir au point de départ en rampant pour les plus grands. Retour tête la première ou pieds devant, c’est selon !

 

speleo initiation©nb UzEssentiel, Thomas Vincent

 

Vient maintenant la suspension au bout de la corde, accrochés que nous sommes avec les mousquetons de notre longe à une main courante. Nous passons un par un le long de la paroi, et rejoignons une ouverture dans le sol. Le moment est maintenant venu de se lancer dans une initiation de rappel, gérée de main de maître par Michel qui se charge des juniors et des 2 adultes. Amusant !

 

Longe : sangle ou corde dynamique de la longueur du bras, terminée par un mousqueton, fixée au harnais destinée à l’assurance.

En spéléologie la longe est souvent double et même asymétrique pour la continuité de l’assurance lorsqu'on doit passer sur les amarrages.**

 

De retour dans la grande cavité, nous nous approchons d’un grand trou, un puits de quelques mètres de profondeur, qu’il faudra longer suspendus aux cordes reliées à la main courante. Les juniors et Thomas se lancent dans l’exploration des cavités (rencontre fortuite avec quelques chauves-souris !), des petits toboggans, avant de se retrouver au fond du puits prêts pour une remontée des plus sportives.

 

Main courante : corde, câble ou tige, fixés horizontalement au-dessus d’une vire,

afin d’assurer la longe lors des progressions transversales,

comme avec une rampe d’escalier, mais la main courante doit être horizontale

et à tension modérée pour ne pas coller aux aspérités.**

 

Retrouvant la bonne pratique des mousquetons accrochés à la corde qui suit la paroi, l’équipée remonte. Heureusement, quelques barreaux d'acier ancrés dans la roche aident à se soutenir pour parvenir à s’extirper de la cavité.

 

concretion minerale initiation speleo©nb UzEssentiel

«Toutes ces merveilles, je les contemplais en silence. les paroles me manquaient pour rendre mes sensations.

Je croyais assister, dans quelque planète lointaine, Uranus ou Neptune, à des phénomènes dont ma nature « terrestielle » n'avait pas conscience.

A des sensations nouvelles, il fallait des mots nouveaux, et mon imagination ne me les fournissait pas. Je regardais, je pensais,

j'admirais avec une stupéfaction mêlée d'une certaine quantité d'effroi» (Voyage au centre de la terre, Jules Verne, 1864)

 

Le mot du géologue : Cette excursion dans les entrailles de la terre nous aura permis de découvrir plusieurs formations karstiques qui se créent dans la roche calcaire lorsqu'elle se fendille et laisse l’eau s’infiltrer l’eau. Celle-ci dissout peu à peu le calcaire et, après des millions d’années, forme des grottes, des galeries…. Quand cette dissolution est particulièrement concentrée, elle goutte du plafond des grottes formant des colonnes, les stalactites. L’eau qui perle du sol forme quant à elle d’autres colonnes, cette fois-ci appelées des stalagmites qui peuvent, après de très nombreuses années, se rejoindre. Le processus se termine par l’effondrement du karst, qui s’ouvre alors sur l’extérieur(Pura, professeur de géologie).

Sources : * Grottes dionsoises, blog Du fond des Espeluques, ** Vocabulaire de la spéléologie.

Visuels : ©ThomasVincent, Nb©UzEssentiel

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