La flore de la garrigue
UK - La garrigue est un vaste terrain de jeu pour tout amateur de botanique. Et si, qui plus est, l’amateur est captivé par les plantes médicinales, l’endroit se révèle ludique et passionnant, tout en étant instructif et formateur.
Pour en savoir un peu plus sur ces jolies plantes aux pouvoirs insoupçonnés, partons en virée nature.
La garrigue, du côté de Sanilhac-Sagriès
« La garrigue ? Un milieu sec, exploité par l'homme, qui a remplacé la forêt originelle... Depuis le 20e s, la garrigue n'est presque plus exploitée. La végétation arbustive, très envahissante, a repris ses droits et a refermé rapidement le milieu que des siècles de pâturage et de culture avaient maintenu ouvert... Aujourd'hui, des programmes de reconquête agricole des terres, tels que le retour du pâturage, contribuent à redonner une nouvelle vie à la garrigue » (Syndicat mixte des gorges du Gardon).
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En garrigue, en particulier au printemps et en automne, de vraies merveilles attendent d'être découvertes. Entre couleurs vives ou pâles, feuillages drus ou veloutés, les plantes de la garrigue sont un univers où l'on plonge toujours avec un grand plaisir.
Ciste cotonneux
La phytothérapie proposée en pharmacie sous plusieurs formes est une des manières pour mettre en valeur les trésors naturels de notre biodiversité.
Et la nature qui nous entoure est aussi parfaite pour tout apprentissage. Quoi de mieux donc que de se promener au gré des sentiers et croiser thym, romarin, ciste, orchidées, gentianes jaunes, euphorbe, ails à tête ronde, arbustes et grands arbres. Pour cela, quelques références sont à noter pour encore mieux les apprécier :
Romarin et lavande
La vie des plantes : leurs qualités, leurs particularités, si elles sont médicinales ou... toxiques... La flore de la garrigue se déniche aussi au travers de livres et de sites internet. Des exemples ? Pour commencer, Reconnaître toutes les espèces LANGUEDOC-ROUSSILLON 400 FICHES (Editions Artémis), l'Agenda perpétuel - Les plantes au rythme des saisons ou bien Les salades sauvages, Guide de cueillette éclairée (Editions Les écologistes de l’Euzière), ou encore le devenu classique La garrigue (Editions Edisud). Très utile aussi, surtout en balade, le site Plantnet, qui permet d’identifier une plante d’après une photo.
Lavande
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La garrigue, c’est une mine à ciel ouvert de plantes et fleurs, qui mêlent adroitement beauté sauvage et passionnante histoire botanique.
Parmi les espèces les plus connues, nommons certaines herbes aromatiques comme « le romarin (Salvia rosmarinus), le thym (Thymus spp) mais aussi, dans un autre style, le sureau (Sambucus nigra) et le toxique sureau yèble (Sambucus ebulus), ou encore le chardon-marie (Silybum marianum ou son basionyme, Carduus marianus), aux feuilles vert pâle et surtout très épineuses, marbrées de blanc. Le chardon marie est surtout utilisé pour ses propriétés hépato-protectrices et drainantes du foie » *.
D’autres espèces sont à utiliser avec grandes précautions car toxiques. Des exemples ? Et bien le chèvrefeuille (Locinera spp), « une plante médicinale mais, encore une fois, cela dépend de l'espèce et de la partie utilisée. On utilise surtout les fleurs qui sont calmantes et ceci même pour des variantes sauvages. On évite le reste de la plante, surtout les baies, sauf dans les variantes comestibles (de croisement). Il y a plus de toxicité dans les variantes rampantes (non-grimpantes). Dans tous les cas, mieux vaut éviter de cueillir une plante, tout comme un champignon, lorsque l'on les ne connaît pas » *... Il y a aussi la salsepareille (Smilax aspera)… « Cela va dépendre aussi de l'espèce car, par exemple, la Smilax officinalis ou glabra est une grande médicinale : Pour la peau, le psoriasis, les rhumatismes et même la syphiliis (historiquement !). Généralement, cette espèce n'est pas vraiment toxique, même si l'espèce aspera est moyennement toxique à l'ingestion »...
Pour ce qui est des arbustes ou arbres, nous rencontrons aussi souvent le petit brachypode rameux (Brachypodium retusum) et le plus grand chêne kermès (Quercus coccifera), appelé aussi chêne des garrigues, à juste titre...
Selon une légende, un rameau de chèvrefeuille aurait percé la pierre du tombeau d’Héloïse et Abélard (12e siècle). Il fleurissait les soirs d’orage pour signifier que, malgré les haines qui les avaient poursuivis, l’amour avait réuni les amants dans une vie éternelle. (source)
Selon la légende, le chardon-Marie aurait été nommé d'après la Vierge. En effet, alors que celle-ci allaitait Jésus, quelqu'un serait venu la déranger. En se retournant, quelques gouttes de son lait aurait taché le chardon qui se trouvait près d'elle, laissant quelques fines rayures blanches sur ses feuilles...
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La garrigue se pratique en toute saison, mais il est évident que la flore est encore plus resplendissante au printemps et en automne. Couleurs, odeurs, floraison intense ou discrète, feuillage touffu ou clairsemé, la garrigue invite le promeneur à mieux la connaître au fil de ses balades ».
Vifs remerciements à Sabrina Biscardi, Herboristerie Botanica * et à Sylvie Duplan pour leur collaboration à cet article.
PhotosGarrigue, ciste cotonneux, romarin, champ de lavande, euphorbe, panneau garrigue ©UzEssentiel.com