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Mireille Feuillie-Casalis, ou quand « un rayon de soleil donne au pinceau un cœur alerte »

(UK version) Originaire du Midi, Uzétienne d’adoption, la peintre Mireille Feuillie-Casalis aime la couleur.

 

 

« Je suis née au milieu des boîtes de pastels et d’aquarelles… »

 

 

Des Beaux-Arts de Nantes aux illustrations de thèses de doctorat lors de ses études de biologie, de l’échange inspirant avec les artistes marocains, forts de leur « tradition non figurative, plus ouverte à la forme et au décor » lors de ses années casablancaises, à l’atelier d’artistes qu’elle anime à Uzès dès la fin des années 70, Mireille Feuillie-Casalis poursuit sa formation et revient peu à peu à l’aquarelle, un art tout en délicatesse et en poésie.

 

 

« Un univers de liberté créative… »

 

 

Des questions telles que « Comment dire ce que l’on voit dans ce que l’on regarde ? », mais aussi des rencontres, comme celle avec le peintre Henri Lindegaard qui cherche « la façon d’aborder la surface plane du support par le moyen de la peinture à l’aquarelle » font évoluer ses œuvres au fil des ans.

Grâce, émotion, coups de pinceau tout en douceur, choix éclatant des couleurs, les aquarelles de Mireille Feuillie-Casalis, c’est un peu tout ça.

 

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« La légèreté et la transparence de l’aquarelle donnent vie aux pigments de couleurs…

et l’effort d’abstraction est plus intense… »

 

 

Bonjour Mireille Feuillie-Casalis, et ravie de vous compter parmi les portraits d’UzEssentiel.

Vous êtes peintre mais aussi biologiste de formation. Comment avez-vous fait pour pouvoir gérer ces deux occupations extrêmement prenantes ?

Tout simplement du fait que, après 3 ans d’activité professionnelle, le choix de m’orienter vers la peinture est venu spontanément pourrais-je dire.

La peinture ayant toujours été présente dans ma vie, décider de m’y consacrer entièrement était pour moi, en quelque sorte, logique.

 

Vous avez été inspirée par l’art des régions et pays où vous avez séjourné, comme la Corse, ou le Maroc. Quels sont les plus grands enseignements que vous avez tirés de cette rencontre avec d’autres cultures ?

C’est en Corse, où je me suis tout d'abord installée avec ma famille, que j’ai commencé à peindre, de temps en temps. La beauté des paysages et le temps dont je disposais m’ont permis de me lancer dans la création.

Puis est venu le Maroc, où je me suis inscrite à un atelier de peinture proposé par le Centre Culturel français. Y participaient des femmes européennes et quelques marocains, tels qu'un professeur de dessin de lycée, un ébéniste peintre, et des étudiants de l'Ecole des Beaux Arts de Casablanca.

La peinture marocaine est plus orientée vers l'Abstraction du fait, peut-être, de la culture musulmane du pays. Il y a peu, ou pas, de paysage ou nature tranquille.

Nous nous sommes ainsi retrouvés pendant une année, et ce fut vraiment extraordinaire.

 

Vous avez été élève de peintres renommés, mais aussi source d’inspiration pour des artistes amateurs. Comment se passaient vos cours et à qui s’adressaient-ils ?

Je suis à présent la retraite, mais j’ai en effet animé un atelier de peinture, ouvert à tous, de 7 à 77 ans, pendant près de 30 ans.

J'ai créé cet atelier de peinture dans le cadre de la M.J.C, Maison pour tous, au moment de sa réouverture en 1979. Elle se situait dans les locaux de l'actuelle Médiathèque.

En 1992, la M.J.C. a déménagé dans l'ancienne caserne. J'ai installé cet atelier - comme le premier -  de façon qu'il favorise la création et que les artistes en herbe s'y sentent heureux : chevalets, pinceaux, peinture acrylique et huile, crayons étaient librement à la disposition de chacun.

Ouvert toute la journée, dix à quinze adultes s'y retrouvaient chaque semaine et chaque mercredi une douzaine d'enfants.

J’y présentais la peinture contemporaine, ce qu’est un dessin, la peinture, la couleur, la composition et proposais aussi des ateliers en extérieur - la vallée de l’Eure n’avait plus de secret pour nous. Nous visitions aussi des expositions et musées des environs, et jusqu'à Paris.

Nous avons également travaillé sur des œuvres du poète franco-uruguayen Jules Supervielle. Une autre façon d'envisager la peinture. De même, le modèle vivant fut le sujet de notre étude. Enfin, j'ai organisé des stages d'aquarelle.

Le souci de mon atelier était principalement d'éveiller le regard de chacun sur tout ce qui l'entoure.

Parmi les personnes qui participaient à mes ateliers se trouvaient majoritairement des femmes, plus sensibles au côté artistique et désireuses d’interaction avec d’autres artistes amateurs. Mais il y a eu aussi quelques hommes, et des jeunes qui se sont, depuis lors, dirigés pour certains vers les arts plastiques.

 

Detail pont saint nicolasPourriez-vous nous présenter la genèse d’un tableau ? Quelles sont les étapes de sa création, de son ébauche à sa touche finale ? Quelles sont vos sources d’inspiration, un thème vous vient-il à l’esprit suite à une visite, une couleur, une saison ?

Une aquarelle, c’est environ 2 ou 3 jours de travail. Il faut tout d’abord construire son projet, faire des recherches, préparer un croquis, choisir les couleurs... après un temps de réflexion parfois assez long

Une couleur de prédilection ? Et bien peut-être le bleu. Le bleu représente pour moi l’atmosphère, l’air, la vie. Il vient tout naturellement.

Les sujets que j’affectionne ? Sans aucun doute l’élément végétal, l’arbre en particulier. Et le portrait a mes faveurs particulières.

 

Si vous deviez choisir une toile parmi vos tableaux, quelle serait-elle ?

Le choix est difficile car je les aime tous. Disons que, dans les aquarelles, j’en sélectionnerais plusieurs, et dans les huiles, une seule... accompagnée de presque toutes les autres !

 

Plus d’informations sur le site de l’artiste

Extraits tirés du livre de Mireille Feuillie-Casalis, Aquarelles : un chemin, 1980-2020.

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