Sandrine Skiller, la plume assassine...

RENCONTRE

Bonjour Sandrine,

Et bienvenue dans la galerie de portraits du blog.

Vous êtes spécialiste en sciences du comportement et en profilage.

Y a-t-il une différence entre l’art du profilage à la française et celui des Etats-Unis par exemple?

Je ne suis pas une spécialiste, n'exagérons pas. J'ai découvert les sciences du comportement et le profilage il y a plusieurs années. Et ce qui au départ était de la curiosité est vite devenu une passion que j'ai cherché à approfondir et à partager avec des personnes autant intéressées que moi.

Mais attention, et j'insiste sur ce point : je ne suis ni criminologue, ni profileuse ! Le profilage est né aux USA. Ici, en France, il n'est pas reconnu en tant que tel, en tant que profession à part entière j'entends.

En France, le profilage serait plutôt un travail collégial : enquêteurs, criminologues, psychiatres ... Mais notons qu'il existe le Département des Sciences du Comportement au sein de l'IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie nationale), rattaché au pôle judiciaire de la gendarmerie.

Vous êtes membre partenaire de l'Association Québécoise de Criminalistique.

Que vous apporte ce partenariat, que cela soit dans le monde professionnel qu’universitaire ?

Cela me permet de rester au fait de l'actualité criminalistique et d'approfondir bien entendu mes connaissances.

Votre premier livre fut un roman policier, que vous définissez comme un hommage au style d’Agatha Christie... Comment l’avez-vous imaginé ? Quel a été le déclic pour vous lancer dans son écriture ?

L'écriture a été un exutoire à une période difficile de ma vie. J'ai toujours aimé les histoires policières, donc l'idée d'en écrire une est venue tout naturellement...

Les thrillers ont ensuite pris le relais...

Quelle est selon vous la différence notable entre roman policier et thriller ?

Le roman policier se présente comme un divertissement intellectuel de qualité, un jeu fondé sur le fair play de 1920 à 1940.

Ce qui intéresse c'est la murder party dans les règles. C'est ce modèle anglais qui va dominer la production policière jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Le roman policier est une énigme proposée à l'intelligence du lecteur. L'enquête devient un exercice de raisonnement.
 

Première étape : un crime,
Deuxième étape : plusieurs hypothèses sont présentées au lecteur,
Troisième étape : la solution...

Souvent l'enquête se déroule en vase clos avec un petit nombre de suspects, tous connus au départ.

En quoi votre profession vous soutient-elle dans votre écriture et comment arrivez-vous à combiner votre travail et votre nouvelle carrière
d’écrivain ?

Eh bien... ce n'est pas toujours facile. Il faut arriver à compartimenter le tout et faire preuve de beaucoup d'énergie et de volonté. Il faut savoir s'imposer une rigueur, sinon on ne s'en sort pas.

Il faut aussi se ménager pour se ressourcer, mais je dois bien avouer que l'engouement des lecteurs est un stimulant énorme !

Certains faits étudiés en cours ou lors de conférences que vous donnez vous apportent-ils les bases de vos histoires ?

Le seul lien entre mes conférences et mes romans : les tueurs en série. Mon travail est une chose, l'écriture en est une autre.

Beaucoup d’écrivains reconnaissent être de fervents lecteurs, puisant dans les pages une source d’inspiration, une maîtrise du langage, une touche de style... Qu’en est-il pour vous ?

Je suis une très grande lectrice, tous genres confondus, avec une préférence pour les thrillers certes.

Mais mon style m'est tout à fait personnel. D'ailleurs certains lecteurs me disent « Quand on vous lit, on croit vous entendre en conférence ».

Quant à l'inspiration, elle naît tout simplement dans ma tête ! Longue réflexion, longue inspiration sur ce que je veux écrire. Une des raisons sans doute pour laquelle je ne sors un livre que tous les deux ans environ. C'est un travail qui me demande un investissement personnel énorme.

Comment s’organise votre atelier d’écriture, vos recherches ? Certains romanciers travaillent en musique, d’autres notent les grandes lignes de leur livre dans un carnet, d’autres encore préparent un grand tableau pour y accrocher les fiches de leurs différents personnages et situations qu’ils rencontrent, sorte de grand échiquier de leur trame...

J'articule mon écriture, soit dès le lever du soleil jusqu'en milieu de l'après-midi, ou bien de la fin de journée jusqu'à 1 ou 2 h du matin. J'ai besoin de calme pour travailler.

J'ai un cahier où je note toutes mes recherches et où j'articule mes idées. Ce cahier me sert également de pense-bête lorsque surgit une nouvelle idée. Des flèches, des cercles, des couleurs, des surlignages que je suis très certainement la seule à pouvoir comprendre ! Un désordre personnel très organisé !

Combien de temps vous est-il nécessaire pour finaliser un roman ?

Je ne m'impose aucun délai. Cela peut varier entre 6 et 12 mois.

Qu’aimeriez-vous ajouter ?

Je remercie mes lecteurs et la confiance qu'ils m'ont témoigné en me demandant une suite aux « Flammes de l'Enfer ». C'est pour eux, que j'ai écrit «Tes Ténèbres bâtiront Mon Paradis» et les retours sont plus qu'encourageants !

Remerciements à @Sandrine Skiller pour sa collaboration à cet article.
Source : *Babelio.com