Le printemps en naturopathie, avec Maud Simonelli
Ça y est, le printemps est à nos portes ! Et avec lui, l’idée des fameuses cures détox. Alors, si le « corps » vous en dit, voici quelques conseils pour une cure de détoxification
réussie et adaptée à votre situation.
Cure détox : quand et comment ?
Avant de commencer, il faut rappeler qu’une cure de détoxification est réservée aux adultes et doit être démarrée uniquement si l’on est en bonne santé, avec un bon niveau de vitalité et en priorité dans une saison intermédiaire (printemps, voire automne), pour éviter les températures accentuant la fatigue de l’organisme.
En effet, en venant stimuler les organes « portes de sortie » (émonctoires), la cure détox a tendance à fatiguer le corps et à le déminéraliser. A l’issue, il faudra d’ailleurs se revitaliser, via l’alimentation vivante, avec des superaliments et éventuellement une complémentation au cas par cas.
L’idéal est de préparer son organisme plusieurs jours, minimum 10, avant de débuter la cure, en adoptant une alimentation saine, une hygiène de vie équilibrée (sommeil,
activité physique...) et en chouchoutant ses intestins. Si l’on se sent trop fatigué, il ne faut pas hésiter à décaler, et en cas de troubles ou de pathologies, il faudra d’abord en parler avec un professionnel de santé.
A quoi sert la cure de détoxification ?
On peut se le demander, quand on sait que le corps, à travers des organes comme le foie ou les reins, élimine tous les jours des toxines et des déchets de l’organisme, que ceux-ci soit d’origine externe (alimentation, environnement, tabac...) ou interne (déchets organiques, cellules mortes...).
Cependant, les toxines étant souvent absorbées en surnombre : pesticides, métaux lourds, additifs, conservateurs, médicaments... les émonctoires, souvent malmenés par une alimentation pas toujours adaptée et un rythme de vie stressant, se retrouvent surchargés et ont alors plus de difficulté à effectuer leur travail d’élimination correctement, engendrant un stockage de toxines à l’intérieur de l’organisme.
La cure de détoxification peut parfois entraîner des effets secondaires comme des maux de tête, des boutons ou une mauvaise haleine pendant quelques jours, le temps que l’organisme se débarrasse du surplus de déchets (on appelle cette réaction la « crise curative »).
Mode d’emploi
1 – Une alimentation hypotoxique
On commence avec l’alimentation : avant de le détoxifier, on réduit l’apport de toxiques via l’alimentation.
En ce sens, pendant au moins 10 jours à 3 semaines : On supprime les aliments néfastes pour l’organisme : viande rouge, plats industriels, sucres raffinés, alcool... On remplace la viande rouge par des viandes maigres, de la volaille et/ou des œufs, de préférence d’origine biologique et on limite leur consommation à une fois par jour, de préférence le midi.
On remplace les produits laitiers d’origine animale par des substituts végétaux (sans sucre ajouté) et les céréales blanches par des céréales complètes.
Légumes +++ : riches en fibres, en antioxydants, en vitamines et minéraux, ils ont tout pour eux et favorisent le nettoyage du système digestif. Les choisir de saison et bio, afin d’éviter d’ingérer des résidus de pesticides et remplir la moitié de son assiette avec, midi et soir. Parmi les légumes stars de la détox, on retrouve les choux, l’oignon, le radis noir, les asperges, la betterave ou encore le poireau et l’artichaut ! S’ils sont tolérés au niveau digestif, on commence ses repas par une petite assiette de crudités
(en plus des légumes du plat).
Ne pas hésiter à pratiquer une monodiète 2 soirs par semaine (voire 2 journées complètes si possible), pour mettre le système digestif au repos. Pendant la cure détox, il est impératif de bien s’hydrater avec une eau de source peu minéralisée, comme la MontCalm ou la Mont Roucous par exemple, à raison de 1,5 litre par jour minimum : cela va permettre aux éliminations de se faire correctement et à l’organisme de fonctionner de manière optimale. Certaines eaux comme l’Ogeu, la Vittel ou la Rozana auront tendance à stimuler la fonction hépatique et donc à augmenter l’élimination des déchets par le foie. Elles pourront donc être intéressantes dans le cadre d’une détox, si on ne souhaite pas utiliser de plantes par exemple
2 – La détox psycho-émotionnelle
La cure détox, comme toutes les techniques naturopathiques, se pratique dans un cadre global. Il sera donc pertinent de détendre son mental et d’éviter les pics de stress, néfastes pour l’organisme. En coupant la télé et en évitant les écrans, surtout le soir (au moins une heure avant d’aller au lit). On préfère la musique et on partage ses repas en bonne compagnie.
On peut en profiter également pour commencer à pratiquer la cohérence cardiaque trois fois par jour. Si cela est faisable, il est recommandé de partir marcher en pleine nature tous les jours, même quelques minutes et peu importe la météo.
Si l’occasion peut se présenter, c’est le moment de tester une pratique douce comme le yoga, l’automassage, la méditation... Il existe également des marches méditatives, parfaites dans le cadre de la détoxification.
Pendant la durée de la cure, il est très pertinent d’adopter des horaires de coucher et de lever réguliers et raisonnables, pour permettre au corps de recharger ses batteries. L’idéal est bien sûr de conserver ces nouvelles habitudes sur le long terme, bien après la fin de la cure.
3 – Les plantes détoxifiantes
Dans le cadre d’une cure détox, ce sont les plantes qui vont venir stimuler les différents organes émonctoires, notamment le foie, et booster l’élimination des toxines. Elles peuvent être utilisées sous plusieurs formes, en fonction des préférences et de l’effet recherché. Choisir toujours des plantes, extraits, huiles ou hydrolats labellisés bio et
pures. Le but de la détox n’est pas d’avaler des produits douteux...
Les extraits de plantes :
Pour régénérer et stimuler la fonction hépatique, plusieurs plantes pourront être utilisées : Le desmodium, l’artichaut et le chardon-marie qui viendront surtout régénérer et protéger un foie fatigué, en plus d’apporter des substances antioxydantes comme le glutathion, indispensable pour le bon déroulement du processus de détoxification hépatique. Le pissenlit, le romarin et la bardane vont stimuler le travail de filtration et d’élimination du foie.
On conseille d’associer au moins une plante de chacune de ces deux catégories, pour protéger votre foie et assurer le bon déroulement de votre détoxification. On trouve facilement ces plantes sous forme de plantes séchées chez un herboriste ou en magasin bio ou sous forme d’extraits liquides en pharmacie ou en ligne chez LPEV,
La Royale ou Herbiolys par exemple.
Il faut toujours commencer par de petites doses, pour éviter de provoquer une crise curative trop importante. Même si les symptômes peuvent être le signe que la détox est en cours, il vaut mieux réduire les doses journalières, voire arrêter de prendre ces plantes si les effets se présentent de manière trop importante ou gênante. En cas de pathologies ou de troubles de santé (notamment des voies digestives et urinaires, d’allergie aux astéracées, de grossesse ou d’allaitement, de problèmes cardiaques) ou de traitement en cours, il est indispensable de toujours demander l’avis du médecin ou d’un professionnel de la naturopathie avant d’utiliser une des plantes indiquées.
Les hydrolats :
Certains hydrolats sont idéaux pour une détoxification en douceur, particulièrement l’hydrolat de carotte sauvage (Daucus carotta) et l’hydrolat de romarin à verbénone qui protègent et aident à régénérer les cellules du foie, en plus de stimuler la fonction hépatique. On une cuillère à soupe de l’hydrolat de son choix (ou 1 cuillère à café de chaque) dans un litre d’eau et on boit le litre au fil de la journée, pendant 3 semaines, en faisant une pause de 2 jours chaque semaine (le week-end par exemple).
Les huiles essentielles :
On peut également utiliser certaines huiles essentielles stimulantes et protectrices hépatiques, par voie orale ou en les appliquant en massage sur la peau, au niveau du
foie.
Par voie orale : dans un flacon en verre ambré, mettre 50 gouttes d’huile essentielle de romarin à verbénone (rosmarinus officinalis verbenoniferum) et 50 gouttes d’huile essentielle de citron (citrus lemon). Chaque matin, prendre deux gouttes du mélange dans une cuillère à café d’huile d’olive, pendant 3 semaines, en faisant une pause de 2 jours chaque semaine.
Par voie cutanée : dans un flacon en verre ambré, mettre 50 gouttes d’huile essentielle de carotte sauvage (daucus carotta), 25 gouttes de basilic tropical (ocimum basilucum) et 50 gouttes d’huile essentielle de romarin à verbénone (rosmarinus officinalis verbenoniferum), puis y ajouter 20ml d’huile végétale de son choix. Masser la zone du foie (sous le sein droit) avec quelques gouttes du mélange 2 fois par jour pendant 3 semaines, en faisant une pause de 2 jours chaque semaine. Eviter d’exposer la peau huilée au soleil pendant 8 heures après chaque application.
En cas de pathologie ou de traitement en cours, demandez toujours l’avis du médecin ou d’un naturopathe avant d’utiliser une huile essentielle.
La gemmothérapie :
Les macérats glycérinés de bourgeons peuvent aussi être intéressant pour détoxifier l’organisme, par exemple :
Bourgeon bouleau : purifiant hépatique,
Bourgeon genévrier : dépuratif des reins et du foie,
Bourgeon hêtre : stimule l’élimination par les reins,
Bourgeon noisetier : draineur hépatique et rénal,
Bourgeon orme : draineur de la peau,
Bourgeon romarin : protecteur hépatique.
Commencer par 5 gouttes du bourgeon de son choix (ou d’un complexe en contenant plusieurs) dans un petit verre d’eau chaque matin, 15 minutes avant de manger. On peut augmenter d’une goutte chaque matin jusqu’à obtenir l’effet désiré, sans jamais dépasser 15 gouttes par jour. Cette cure est à faire pendant 3 semaines.
La sève de bouleau fraîche :
Elle se récolte au printemps et c’est donc à cette période qu’on peut la trouver dans certains magasins bio, pharmacies ou directement chez les producteurs. A la fois dépurative et reminéralisante, elle stimulera les émonctoires sans épuiser l’organisme. Pendant 3 semaines, buvez-en un verre (60ml) chaque matin à jeun, puis attendre au moins 20 minutes avant de manger.
Parmi toutes les techniques de phytothérapie évoquées ci-dessus, choisir celle qui correspond le plus et qui n’est pas contre-indiqué avec une éventuelle pathologie ou un traitement en cours, mais ne pas les additionner.
4 – Autres mesures :
Le foie travaillant à une température d’environ 40°C, on l’aide en apposant une bouillotte sur la zone hépatique (en dessous du sein droit), pendant au moins 30 minutes après chaque repas (ou au moins après le dîner, si c’est compliqué de le faire la journée).
Pour stimuler l’élimination par la peau, on pense à un brossage à sec, à l’aide d’un gant de crin ou d’une brosse destinée à cet usage (en magasin bio). Cette pratique permet d’optimiser le fonctionnement de la peau et la circulation sanguine, d’éliminer les cellules mortes de l’épiderme et de stimuler les systèmes lymphatique et immunitaire. Chaque matin, avant de la douche, frictionnez votre corps de manière énergique (mais sans se faire mal), avec le gant ou la brosse, en faisant des mouvements en cercle et en remontant du bas vers le haut du corps et de l’extérieur vers l’intérieur de celui-ci (des mains vers le cœur par exemple).
Les premiers jours, la séance sera plutôt courte (quelques minutes), mais on pourra l’allonger au fur et à mesure de la cure, quand le corps se sera habitué à cette sensation. En cas de pathologie ou de trouble de santé, on demande encore l’avis du médecin avant de pratiquer le brossage à sec.
Pourquoi ne pas s’offrir une séance de sauna ou de hammam ? En plus de procurer une sensation de détente, cela favorisera les éliminations par la peau, via la sueur. Si on préfère aller courir, la sueur et le mouvement auront bien sûr une influence très positive sur le processus de détoxification de l’organisme.
Remerciements à Maud Simonelli, d'Equilibre et Vous à Uzès, pour sa collaboration à la rubrique Santé du blog.
La bonne adresse : Equilibre et Vous, 1026 Rte de Nîmes, 30700 Uzès. Tél : 06 11 71 15 86