Balade sur le sentier des conques, à Arpaillargues

Serpentant sur 5 kms, le sentier des conques promet d’agréables moments. Il nous fait entrevoir tour à tour le ruisseau du Ranquet, la rivière Les Seynes (tendez l’oreille, vous entendrez peut-être le bruit caractéristique du pivert), le chemin de la Peirière ou bien celui de La Barboye ou de Fontèze.

Justement, c’est à partir de celui-ci que notre petit périple commence. Voici le lavoir, première étape du sentier. Actuellement en cours de restauration, (un précédent chantier fut entrepris au milieu des années 90 par la Maison de la main du château Silhol, à Nîmes) le lavoir fut utilisé jusqu’en 1980. Alimenté par une source située dans le bois de Coste-Joulène, il faisait partie des 3 lavoirs de la commune et « aurait été construit après 1851, année où l’Assemblé Nationale vota un crédit destiné à la construction de bâtiments collectifs de lavage (pour une question d’hygiène suite à l’épidémie de choléra de 1849) ».

La carrière, nouvelle étape sur le sentier. Se trouvant en de ça de l’ancienne voie ferrée Uzès-Nozières, « construite en 1883 », la Peirière procurait « la molasse ou calcaire gréseux » aux constructeurs de la région pour les mas et autres mazets. Le topo-guide de La Zébrine revient sur l’histoire de la carrière rappelant que, « selon la mémoire collective, elle a pu être un lieu d’assemblée protestante clandestine, tout comme les carrières nîmoises ».

En suivant le chemin qui s’enfonce dans le bois, entre chênes, cades, pins et arbousiers, on atteint bientôt le mazet du Jouzille, sur la partie la plus haute du sentier, d’où l’on peut voir la région environnante.

Le sentier des conques ? C’est aussi un sentier découverte unique de la biodiversité locale : côté animaux, cigales, serpents, limaçons de Pise, mais aussi rouges-gorges, papillons. Côté plantes et arbres, voici les euphorbes, les calaments, les garances voyageuses, les chênes, pistachiers, ormes, oliviers et cades… Alors qu'auprès de la rivière, on croise parfois des « ailhantes ou monte-aux-cieux, des féviers d’Amérique.

Sur tout le parcours, on devine de ci de là des capitelles, ces cabanes en pierre sèche à la voûte à encorbellement, refuge des bergers et agriculteurs. Parfois littéralement dévorées par la végétation, d’autres plus chanceuses ont été conservées, voire restaurées. En tout, sur les « 120 cabanes de pierre sèche (ou capitelles) dénombrées, une soixantaine ont été inventoriées » à Arpaillargues.

Comme toutes les « constructions en pierre sèche », elles sont le témoignage « d'un savoir-faire reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO » et ne sont pas sans lien avec les murs et enclos que l’on retrouve sur notre chemin. Les murets en pierre sèche menant peu à peu à Arpaillargues sont eux aussi sujet à restauration. C'est d'ailleurs ici que l'on retrouve quelques adhérents de l’association La Zébrine, et profitons d’une visite guidée d’un petit espace paysagé, soigneusement entretenu, promenade artistique végétale où chacun peut apporter sa touche de créativité. La capitelle qui s'y trouve, reconstruite de la voûte au linteau, est preuve de l'engagement quotidien de l'association dans la conservation du patrimoine local.

Source et plus d'informations : Découvrir l'histoire et le patrimoine d'Arpaillargues, La restauration de la cabane de Coste Joulène par la Zébrine, le chantier de la pierre sèche.

A voir : L’art de la construction en pierre sèche : savoir-faire et techniques en pierre sèche sur Youtube.