Visite du camp de César, à Laudun-l’Ardoise
Situé à un peu plus de 25 km d’Uzès, le camp de César domine Laudun-l’Ardoise depuis son plateau rocheux.
Faisant partie des nombreuses idées de randonnées « proposées le long des berges du Rhône, de la Cèze et de la Tave » le site, que l'on rejoint via un sentier traversant la forêt de pins et de chênes, offre aussi depuis ses différents belvédères une vue imprenable sur la région du Gard rhodanien et les vignobles des Côtes du Rhône.
VISITE
Fouillé dès le 19e s, le site de l'oppidum* s’étend sur plusieurs hectares. Des premiers remparts à la poterne et à la tour, de la porte principale romaine aux fondations du forum et de la basilique, le camp de César se parcourt comme un livre ouvert.
Le saviez-vous ? Le Camp de César, qui s’élève sur un éperon barré comme celui de Saint-Pierre-de-Castres à Tresques, est un des plus vastes sites de hauteur fortifiés de Gaule méridionale avec une superficie intra muros de 18 ha. Seul le site du Castellas à Murviel-lès-Montpellier est plus grand, avec 20 ha*.
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Si les fouilles entreprises par le service du patrimoine de la commune de Laudun-l’Ardoise en collaboration avec le ministère de la culture ont permis de dater la période d’occupation de l’oppidum du 5e s avant J.-C au 6e s après J.-C, elles ont également permis de constater qu'« un tissu urbain extrêmement dense et bien conservé » soulignait l’importance et la richesse du site, alors que les « falaises verticales qui l’entourent lui offraient une défense naturelle sur les côtés nord, est et sud ».
« L'oppidum occupait une position éminemment stratégique en bordure de Rhône et au confluent des vallées de la Cèze et de la Tave. Il commandait l'accès aux voies allant en direction des Cévennes et de la haute vallée du Rhône. En outre, il bénéficiait de la proximité de deux grands axes routiers romains : la voie Domitienne reliant l'Italie à l'Espagne et traversant tout le sud de la Gaule, ainsi que la voie des Helviens entre Nîmes et Alba-la-Romaine ». (Mairie de Laudun-l’Ardoise, section Tourisme et patrimoine)
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Les tours défensives s’appuyant sur les remparts sont difficilement observables aujourd’hui. Cependant, les différents panneaux qui ponctuent la visite donnent une idée assez précise de la structure du camp qui, du premier âge de fer à l’agglomération du 1e s avant J.-C et à l’époque augustéenne (époque de la construction d’un nouveau rempart), n’a eu de cesse de grandir et de prospérer, tant politiquement qu’économiquement semble-t-il, avec la construction au Haut-Empire du forum de la basilique.
A découvrir également, la chapelle romane de Saint Jean de Rouzigue (+- 11e s), autrefois appelée Saint Jean de Todon, qui s’élève un peu plus loin sur le plateau de Lacau.
« Todon rappelle le prieuré dépendant du prieuré conventuel de Saint-Pierre de Pont-Saint-Esprit, rattaché à l’abbaye de Cluny »*
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L’église de l’ordre clunisien, objet d’une dizaine de campagnes de fouilles archéologiques depuis 2002, se compose d’une nef fermée par une abside. Les origines de l’édifice, mesurant un peu plus de 24 m de long pour 8 de large, remonteraient aux 5e et 7e s. Faisant face à l’entrée de l´église, une petite nécropole (9e s/13e s) dévoile quelques tombes. Suite aux fouilles, « 200 ont été découvertes, comprenant 141 coffrages anthropomorphes » notamment.
Les abords abrupts du massif rocheux, où se trouvent les belvédères, permettent aussi de découvrir le surprenant passage du loup, fine déchirure de la roche d’environ 27 cm de largeur abritant un chemin pour redescendre sur Laudun. Avis aux amateurs de sensations fortes.
Deux choix s’offrent aux promeneurs après avoir profité du point de vue unique sur la région et sur le Rhône, que l’on voit serpentant à un peu plus de 4 km de là : Suivre un des sentiers qui parcourt la garrigue et rejoindre l’autre côté du promontoire rocheux pour apercevoir le paysage verdoyant, ou bien revenir sur le camp de César. Là, il sera possible de pousser vers les remparts du 1er s avant J-C, marquant la limite occidentale de la ville antique, « une structure défensive en pierres sèches de tradition gauloise, d’une largeur moyenne de 4 m et s’étendant sur quelque 350 m de long ».
Sources, lectures : * Article de Dominic Goury « L'oppidum du Camp de César à Laudun » : premières acquisitions de la recherche 1990-1994 » (Revue archéologique de Narbonnaise, 1997), **article de de Yann Ardagna, Delphine Blanchard, Elie Pélaquier et Laurent Vidal Aux marges de l’ancienne agglomération antique du Camp de César : Saint-Jean-de-Todon alias Saint-Jean-de-Rousigue paru dans l’Archéologie du Midi Médiéval (2010).